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Contrôle : sur l’adaptation aux besoins et à la société

06/07/2011 - Lu 2029 fois
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Document : La croisière noire

La "croisière noire", [1] lancée par André Citroën en 1924-1925 à travers l’Afrique, s’inscrit dans un double contexte. Le premier, ce sont les progrès considérables réalisés par l’industrie [2] française depuis la Première Guerre mondiale, qui a vu la mise au point de nouveaux modèles, plus performants. A bien des égards, André Citroën apparaît depuis la fin de la guerre comme un [3]. C’est le premier à reprendre dans ses usines de Javel le principe de la chaîne tractée - qu’il avait utilisé lors de la guerre pour produire des munitions - dans le cadre de la production automobile. Cette technique lui permet d’être le premier en France à lancer une voiture de grande série, la torpédo type A de 10 CV (1919) puis la 5 CV (1922). Certains de ses modèles sont équipés de [4] afin de s’adapter à tous les types de terrains et de reliefs (Citroën achète en 1920 le brevet du système mis au point par l’ingénieur Adolphe Kégresse). C’est également le premier à recourir aux techniques [5] les plus diverses afin de séduire le public et de montrer la supériorité de ses voitures sur ses concurrents.

Document : L’inauguration de la ligne de chemin de fer Congo-Océan

Explorations et conquêtes par la France de l’Afrique équatoriale s’étalent sur une large période, des années 1870 (avec les premiers voyages de Brazza) jusqu’aux années 1900. L’Afrique équatoriale française (AEF) est créée le 15 janvier 1910, son gouverneur général siégeant à Brazzaville, capitale du Congo français. L’AEF apparaît comme la "Cendrillon de l’Empire" tant est grand son retard en matière d’équipements et [6] économiques. C’est l’une des parties de l’Empire qui attire le moins les entrepreneurs.

Pour tenter de mieux la mettre en valeur et pour faire face aux défaillances de l’initiative privée, l’administration coloniale décide au lendemain de la Première Guerre mondiale de réaliser de grands [7](déforestations, constructions de routes et de chemins de fer). La réalisation la plus importante est la construction, entre 1921 et 1934, d’une ligne de chemin de fer "Congo Océan" permettant de relier Brazzaville au nouveau port de Pointe noire. Traversant "l’enfer vert" de la forêt congolaise, cette ligne doit permettre l’expédition de minerais, de latex et de bois vers la métropole, sans dépendre de la seule ligne existant jusqu’alors, celle reliant Matadi à Léopoldville, la capitale du Congo belge voisin. La construction de cette ligne, qui s’étale sur 13 années, nécessite une main-d’œuvre considérable et repose exclusivement sur l’exploitation de la population locale. Dès 1921, le gouverneur général Augagneur impose dans les circonscriptions traversées par la voie ferrée la réquisition de tous les hommes [8]. Puis en 1924, le gouverneur général Antonetti élargit ce recrutement : à l’exception du Gabon, où les sociétés forestières ont besoin de la main-d’œuvre locale, tous les territoires de l’AEF doivent fournir des travailleurs pour une durée de service variant de 4 à 18 mois. Au total, près de 127 000 hommes participent ainsi à la construction du "Congo Océan", de manière plus ou moins forcée et dans des conditions de travail très difficiles. Les mauvaises conditions d’hygiène (l’entassement dans des camps précaires favorise la propagation d’épidémies), les insuffisances de l’alimentation, l’absence de structures sanitaires suffisantes, la dureté des travaux demandés (portage des barils de ciments et des rails sur des terrains très accidentés et détrempés) fait que le chantier du "Congo Océan" est particulièrement meurtrier, son coût humain représentant environ 20 000 morts. Cette situation provoque certaines résistances africaines : fuites en brousse, départs vers les colonies étrangères voisines, désertions. Les opérations de police destinées à recruter des travailleurs provoquent des soulèvements de populations dans toute l’AEF de 1928 à 1931.

La situation va jusqu’à émouvoir la [9] : des écrivains (André Gide dans son livre Voyage au Congo -1927), des journalistes (Albert Londres) alertent l’opinion, dénonçant "la mort d’un noir par traverse", tandis qu’à la Chambre des députés, certains parlementaires (communistes et socialistes) dénoncent les conditions de travail de la main-d’œuvre africaine. Présentée comme un véritable [10] en 1934, la construction de la ligne "Congo Océan" bouleverse en fait considérablement la vie de l’AEF, provoquant un divorce durable entre l’administration coloniale et les populations locales, ainsi qu’un profond déficit de la production vivrière dû à l’éloignement de la main-d’œuvre masculine.

Éclairage média
Le commentaire et les images permettent de souligner l’exploit technique de la [11] d’une ligne de chemin de fer dans un milieu particulièrement [12] (forêt équatoriale, massif du Mayombe). Surtout, cette construction est présentée comme un [13] considérable pour l’AEF, puisqu’elle permet d’apporter la civilisation et la [14] dans les territoires les plus reculés d’Afrique et assure une amélioration importante du sort des populations indigènes. Il s’agit aussi de montrer la [15] technologique des colonisateurs afin de justifier le [16] colonial. Le dessin qui ouvre le reportage est à cet égard symbolique puisqu’il montre un "sauvage" observant de loin l’arrivée du train, témoignant ainsi de tous les stéréotypes sur les populations d’Afrique équatoriale.

Pourtant, derrière cette [17] d’une "mission civilisatrice" accomplie par la France en AEF, la fonction première de cette construction est en fait de faciliter l’exploitation du Congo en exportant plus facilement ses différentes [18] (minerais, bois) vers la métropole, via le nouveau port de Pointe Noire. D’une manière générale, loin de permettre un meilleur développement des colonies, la construction par la métropole de différentes infrastructures (routes, chemin de fer, ports...) dans les territoires de l’Empire a surtout comme objectif de mieux exploiter leurs ressources ou de mieux asseoir la [19] coloniale (meilleur contrôle du territoire, transports de [20] plus faciles en cas de mouvements de révolte).

Le reportage, s’il insiste sur les [21] techniques de la construction de la ligne et son énorme [22] financier (930 millions), [23] en revanche totalement son coût humain (20 000 morts) ainsi que [24] de la main-d’œuvre locale, soumise à des conditions de [25] terribles.

[1] A) expédition, B) voyage, C) découverte.
[2] A) électronique, B) mécanique, C) automobile.
[3] A) avant-gardiste, B) créateur, C) innovateur.
[4] A) chaînes, B) chenilles, C) réserves.
[5] A) publicitaires, B) commerciales, C) marketing.
[6] A) de services, B) d’équipements, C) d’infrastructures.
[7] A) plans, B) chantiers, C) travaux.
[8] A) valides, B) instruits, C) étrangers.
[9] A) métropole, B) région, C) suite.
[10] A) exploit, B) record, C) échec.
[11] A) construction, B) fabrication, C) production.
[12] A) hostile, B) facile, C) protégé.
[13] A) succès, B) échec, C) progrès.
[14] A) modernisation, B) nouveauté, C) protection.
[15] A) supériorité, B) infériorité, C) réussite.
[16] A) système, B) service, C) regard.
[17] A) observation, B) explication, C) justification.
[18] A) ressources, B) sources, C) mines.
[19] A) réussite, B) domination, C) victoire.
[20] A) voitures, B) soldats, C) troupes.
[21] A) difficultés, B) excès, C) ressources.
[22] A) prix, B) coût, C) rapport.
[23] A) explique, B) montre, C) cache.
[24] A) l’exploitation, B) l’utilisation, C) l’usage.
[25] A) choix, B) travail, C) vie.

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